La lettre d'achatpublic.info n°423

  • 21/09/2012
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On connaissait déjà Barry Lindon l'opportuniste et le baryton Barry White. Il faudra désormais se familiariser avec le barycentre, technique utilisée tout schuss par la mairie de Morzine pour évaluer, lors d'une opération complexe, le critère prix des candidats. Pas matheux pour un sou, je me précipite sur mon Petit Robert (édition 1993, faut pas gâcher) et lis, en page 222, qu'il s'agit d'un « point unique d'un espace affine associé à une collection de points de cet espace affectés chacun d'un scalaire, et défini par extension de la notion de centre de gravité ». J'en vois déjà qui décrochent, particulièrement ceux assis au fond de la salle près du radiateur… Traduit en volapük marchés publics, cela signifie que la moyenne des offres présentées sert de valeur référence pour noter chaque offre en fonction de sa proximité ou de son éloignement de ladite référence. La méthode, qui nécessite de la rigueur (prière de ne pas rire), a de chauds partisans et d'irréductibles détracteurs (lire notre article). En parlant de notation - admirez la transition - le Conseil d'Etat pourrait décider qu'une entreprise qui obtient la note maximum à un sous-critère technique ne peut pas, a priori, être lésée par le manquement commis par la personne publique à propos de l'appréciation de la valeur technique (lire notre article). Lors de la journée de l'UCANSS, la Commission consultative des marchés des organismes de sécurité sociale a (ré) ouvert une barrique de Pandore : lorsqu'une personne publique achète des titres restaurants, doit-elle prendre en compte leur valeur faciale pour établir le prix de la prestation ? Non, estime-t-elle, contrairement à la DAJ de Bercy (lire notre article). A la bourse de l'achat public, le baril de démat continue à prendre de la valeur. Le taux de réponses électroniques atteint désormais 38% au CHU de Bordeaux pour les marchés de dispositifs médicaux (lire notre info). Pourtant, l'application dans une dizaine de jours de l'arrêté du 15 juin 2012 relative à la signature électronique provoque les barrissements de praticiens prêts à se barricader dans leurs bureaux : il va falloir vérifier que le certificat de signature est conforme, que le niveau de sécurité est adapté et s'assurer que le signataire est habilité… (lire notre article). Je vous conseille aussi l'analyse d'Alain Ménéménis sur le travail du juge des référés saisi d'un déféré préfectoral (lire la chronique) ou l'étude sur les critères de choix du mobilier urbain (lire notre article), c'est beau comme une chorégraphie de Baryshnikov et bon comme du foie gras de la célèbre comtesse. Bon allez, plus de balles dans le barillet, c'en est fini de cet édito bariolé : je m'envole, destination Bari, capitale des Pouilles. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot (fan de John Barry)