12ème baromètre OBSAR : un effet Covid sur l’achat responsable

  • 03/02/2021
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L’Observatoire des achats responsables (OBSAR), accompagné du Médiateur des entreprises Pierre Pelouzet (relire aussi "Le Médiateur des entreprises veut tirer les enseignements du «tsunami 2020»") vient de présenter son traditionnel baromètre annuel consacré à l’achat responsable, ce mardi 2 février. Cette 12ème édition s’est déroulée, mesures sanitaires obligent, sous la forme d’un webinaire.
Comme à l’accoutumée, le panel du baromètre se compose de responsables achat issus d’une diversité de structures : allant des petites et moyennes entreprises (PME), aux grands groupes, sans oublier les organisations publiques. Ces dernières représentent d’ailleurs 39 % des répondants à l’enquête, qui cette année sont au nombre de 316.
 

L’achat responsable : un moyen d’améliorer la relation fournisseur


L’étude a été réalisée en pleine période de la Covid-19, de novembre à décembre 2020. La pandémie change le regard des acteurs interrogés sur l’achat responsable. Ils le perçoivent dorénavant comme un moyen d’amélioration de la relation avec le fournisseur. Ainsi que le souligne l’OBSAR, les organismes qui ont su garder une bonne relation, voire la renforcer, durant le confinement (printanier) ont généralement mieux absorbé les effets de cette crise. Ce résultat positif vient donc s’ajouter aux enjeux classiques associés à l’achat responsable, à savoir : assurer la conformité des achats envers la règlementation, contribuer aux engagements RSE de l’entité, et maîtriser les risques environnementaux.
A noter que la relocalisation n’est pas (encore ?) un motif qui pousse ces entités à déployer une telle politique. « Contrairement à ce qui est entendu régulièrement dans les médias ou différentes études suite à la crise actuelle, les sujets de relocalisation et de traçabilité restent bas », observe l’OBSAR. 

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Une démarche achat responsable à deux vitesses


Au sein des personnes publiques, il existe toujours dans ce domaine de grandes disparités selon la taille de l’organisme en terme de maturité. Les ministères et les grandes collectivités territoriales, par exemple, sont engagés depuis longtemps dans une stratégie d’achat responsable. Néanmoins, l’OBSAR y voit une progression parmi les petites structures. Pour autant, seuls 42 % des organismes publics sollicités déclarent cette démarche comme une priorité. En comparaison, les PME sont quant à elles 57 %. Elles voient l’achat responsable aussi comme une occasion de fédérer les équipes et donner du sens à leurs missions. Alors que les grandes entités publiques et privés seront plus focalisées sur l’image de l’organisation.
Mais dès lors que l’on entre dans la formalisation des engagements, c’est là que le bât blesse. Tous organismes confondus (sans distinction public/privé), seuls 45% auraient pris des engagements publics et chiffrés. Et ce taux n’est que de 40 % dès qu’il s’agit de réaliser une cartographie des risques. De surcroît, l’approche en coût de cycle de vie peine à émerger dans le processus achat. La quasi-majorité des acteurs du panel s’intéressent essentiellement aux coûts d’acquisition, voire également aux coûts d’utilisations.

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Le secteur public champion de l’allotissement


Enfin, en raison des mesures contraignantes de la règlementation, d’après l’OBSAR, le secteur public s’implique moins dans le co-développement de solution innovante et l’écoconception. En revanche, il paie plus rapidement. Et allotit davantage que le secteur privé. L’accès des PME à la commande publique reste la priorité des pouvoirs adjudicateurs. 

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