La lettre d'achatpublic.info n°547

  • 05/06/2015
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Plus belle la commande publique - saison 2, épisode 3 - C'est l'effervescence et la stupéfaction à la mairie de Pichade-sur-Mer. Raoul Podevin a annoncé officiellement qu'il démissionnait de la Fédération internationale des fieffés acheteurs (FIFA), alors qu'il en était président à vie ! Au service commande publique, ça se chamaille autour de la machine à café - c'est la fierté de l'étage, elle est ultramoderne avec options cappucino, americano, macchiato, amaretto, sans oublier les fonctions chauffe-tasse et détartrant automatique, un bijou offert l'an dernier par un fournisseur anonyme et philanthrope -. Deux candidats putatifs affûtent leurs arguments devant  leurs collègues (et électeurs) attroupés. « Moi, si je suis élu, je désignerai une mission d'information qui proposera des idées pour améliorer l'achat public, comme le fait actuellement le Sénat (lire notre invité du jeudi), promet Jérôme Mouin-Dizant, « et  j'userai de toute mon influence pour que notre service devienne une direction à part entière et que la fonction achats soit reconnue comme elle le mérite dans l'organigramme de la mairie. A l'image de ce qui se prépare à l'Etat (lire notre article). Je le jure sur ce que j'ai de plus cher : l'innovation sera notre credo, je proposerai aux prescripteurs des produits avant-gardistes, et nous serons les premiers à acquérir ce détecteur d'intrusions informatiques bientôt mis sur le marché (lire notre article)», enchaîne-t-il. « N'écoutez pas ce charlatan aux élucubrations utopistes. Moi, je ne vous annonce pas le grand soir, mais du solide, du concret », s'égosille Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, « d'abord la diffusion à tous des analyses des rapporteurs publics du Conseil d'Etat. Et je vous le prouve avec la position de Gilles Pellissier concernant la possibilité d'invoquer en référé précontractuel un nouveau motif de rejet (lire notre article). Mais aussi des expertises pointues sur le recours aux associations (lire la chronique). Et des décisions de TA en exclusivité comme ce critère de délai d'intervention d'un marché de prestations juridiques jugé discriminatoire (lire notre article). » Bon allez, ces chicanes me lassent, alors je vous laisse. Une dernière chose toutefois. Comme je n'ai pas l'habitude de profiter de la situation pour passer des messages personnels, j'espère que vous me permettrez cette petite incartade, mais je voulais rappeler noir sur blanc à ma collègue Marcelana que je ne me prénomme pas Jean-Luc. Parce qu'en dépit de tous mes efforts, cette information, véhiculée par voie orale, semble ne pas stimuler ses synapses. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
(et pas Jean-Luc)