La lettre d'achatpublic.info n°550

  • 26/06/2015
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Blocages des routes, Forces de l'ordre prises à partie, Code et CCAG brûlés devant Bercy : des milliers d'entreprises en colère ont manifesté, jeudi, contre la «concurrence sauvage» de certains candidats, cassant leurs prix au détriment de la profession,  remportant des marchés malgré le travail mal fait sur les consultations précédentes. Et oui, chers lecteurs, cette  information, bien qu'inspirée de faits réels, est évidemment pure fiction ! On peut toutefois imaginer que la colère de la société CB Bureau a dû atteindre la même intensité que certains conducteurs de véhicules terrestres privés, lorsqu'elle s'est rendu compte qu'un de ses anciens commerciaux avait subtilisé ses attestations commerciales de satisfaction pour le compte d'une autre entreprise, en faisant disparaître toute référence à CB Bureau sur les documents. Une mairie bien avisée a découvert le pot aux roses en procédant à des vérifications.  Mais d'autres collectivités, pourtant averties de cette félonne supercherie, n'ont rien fait, faute de temps ou de bras (lire notre article). La création d'un organisme national capable d'aider les acheteurs à élaborer une véritable gouvernance de la commande publique pourrait-elle  contribuer à améliorer les pratiques ? Guillaume Cantillon, Président du groupe d'étude des marchés développement durable (OEAP) et docteur en droit, en est persuadé. A l'heure où la crise frappe fort et conduit à de nombreuses déviances, il estime nécessaire d'avoir une vision stratégique et coordonnée des politiques d'achat pour faire de la commande publique un véritable levier de développement économique (lire l'invité du jeudi). En matière de lutte contre travail dissimulé, l'Etat semble avoir entendu l'objurgation. Plus offensive, sa tactique prévoit 1000 opérations mensuelles de contrôle du travail détaché, dès septembre prochain (lire notre info). Quant aux délais de paiement, ils vont faire l'objet d'une surveillance renforcée puisque la DGCCRF devrait bientôt pouvoir contrôler les entreprises publiques (lire notre info). Un quart des faillites des entreprises sont en effet causées par des retards de paiement, a-t-on appris de la Médiation nationale inter-entreprises. Est-il encore nécessaire de le démontrer ? L'attendue, la désirée, l'(in)espérée croissance économique passe par la commande publique.