La lettre d'achatpublic.info n°573

  • 15/01/2016
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Plus belle la commande publique. Saison 3, épisode 1

Mairie de Pichade-sur-Mer, 2ème étage, aile B, pôle marchés, devant la machine à café, tellement antédiluvienne qu’elle accepte encore les francs. « Vous êtes au courant des révélations fracassantes de l’enquête menée par une commission indépendante de l’Agence mondiale des achats (AMA) ? Il paraît que nos confrères russes se dopent à donf et que la Fédération internationale des acheteurs et acheteuses (IAAF) a longtemps étouffé l’affaire », lance Alain Fructuheux, récemment recruté pour prendre en charge le « sourçage », en essayant de lier conversation durant la traditionnelle pause. « Ça  se voit que t’es nouveau », ricane Jérôme Mouin-Dizant, « tu imagines que c’est mieux chez nous ? Je peux te dire que dans le service, une des juristes, Heidi Rektiv, la blonde diaphane claquemurée dans son bureau, elle est contente de ne plus faire pipi à la médecine du travail ! Ce matin, je l’ai vu sortir son spray de lidocaïne pour arrêter ses palpitations. Elle essayait de comprendre ce que pouvaient apporter les possibilités d’interdiction facultative de soumissionner (lire notre article). Et quand elle a appris que Gilles Pélissier, au Conseil d’Etat, estimait qu'il y a de la place, dans l'office du juge, pour un contrôle de la dénaturation au stade de l'analyse des offres, elle s’est enfilée un bêtabloquant (lire notre article). Heureusement qu’un TA a validé le recours aux plans de progrès fournisseurs, sinon c’était direct l’analeptique (lire notre article) ! Je ne sais pas ce qu’elle va sniffer si le décret sort fin février (voir notre info) « Et c’est pareil chez les entreprises. Comment tu crois qu’ils tiennent le coup pour monter leurs dossiers d’appels d’offres, vu les DCE infernaux qu’on publie ? », croit bon d’ajouter René Gaussy, « vous connaissez Tony Truand, le patron d’une boîte d’enlèvement des ordures ménagères. Et bien il est total addict aux amphets, et je tiens l’info de la sœur de son assistante, avec qui je sors en ce moment. Et je ne vous parle pas du DUME qui engendre des troubles de la vision. Les fédés professionnelles réclament une notice d’explication à la DAJ (lire notre article). » « Qu’est-ce que tu crois qu’ils prennent à Noeux-les-Mines pour avoir réussi à refondre leur politique d’achat en cinq ans ? (lire notre article) »,  s’inquiète tout à coup Alain Fructuheux. « Rien, ils ont le maroilles et la boulette d’Avesnes », lui répond son collègue. Bon allez, je vous laisse, c’est l’heure de mon psychotonique. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot