Edito 589

  • 06/05/2016
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Cogito ergo emit. Nos éminents juristes, latinistes distingués, adorent saupoudrer leurs digressions savantes de locutions pêchées dans le Tibre - erga omnes, mutatis mutandis, nemo auditur propriam turpitudinem allegans… -  qui vous font regretter d’avoir rêvassé près du radiateur au collège. Considérée comme un casus belli, l’absence d’information sur l’existence et la pondération des sous-critères envoyait ipso facto jusqu’ici le pouvoir adjudicateur ad patres. On dirait que les temps changent (lire notre article). Je vous la fais ex abrupto, mais pour inciter les industriels à produire des biens et services à faible teneur en carbone, Paris, Rome, Bruxelles et d’autres métropoles européennes ont décidé de réunir leurs besoins dans un groupement de commandes ad hoc (lire notre article). Le nec plus ultra d’un journal, ce sont ses scoops, comme le projet de circulaire de la DAE, que nous avons pu consulter, et qui relate dans le détail comment l’Etat compte obtenir une plus grande visibilité sur ses achats, et mieux contrôler l’application des politiques et stratégies définies (lire notre article). Mais attention aux faux amis. Primo, Fin Infra ne renvoie pas comme on pourrait le croire a priori à la dernière ligne d’un paragraphe situé en dessous. Il s’agit en fait du nom de la mission d’appui au financement des infrastructures, née officiellement le 29 avril, qui se substitue à la MAPPP. Son patron, Salim Bensmaïl, espère faire décoller les marchés de partenariat et changer les mentalités à propos des PPP qui sont encore souvent diabolisés (lire notre invité du jeudi). Secundo, Avveni ne signifie pas « je suis venu » en version bégayée. C’est en réalité le nom d’une société innovante, repérée par le sourcing du ministère des Finances, qui a inventé des volets roulants qui fonctionnent sans fils ni piles et qui convertissent la force motrice en électricité (lire notre article). Bon allez, fin de cet édito antique mais extra, car il n’y a pas que la langue de Tacite et de Virgile dans la vie, il y aussi une de ses fillottes, je veux parler du catalan. En étudiant la question, j’ai appris la semaine dernière que le patronyme de ma collègue Sofiane, qui est originaire du coin, signifiait grosso modo la poule-qui-aime-la-noix-de-coco-fraîche. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot