
Du beurre dans les épinards
Qu’on se rassure, le pire est évité. Au moins s’agissant du beurre. Etant donné l’avalanche d’articles apocalyptiques (savamment orchestrés ?), on avait l’impression il y a quelques semaines que nos grandes surfaces ressemblaient à ces magasins russes décharnés d’avant la chute du mur. Résultat : panique et ruée sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une plaquette, même demi-sel. L’ambiance était limite marché noir et Traversée de Paris, « Jambier, 45 rue Poliveau, c’est 3000 francs », sauf que le cochon était remplacé par de la margarine de contrebande embarquée sous le manteau. Automatiquement, ça spéculait à tout va et le cours de la tonne de beurre s’envolait. A l’allure où ça allait, la loi du 26 juillet 1793 - votée à l’initiative de Jean-Marie Collot d'Herbois, un obsédé de la guillotine dont se souviennent les Lyonnais - qui punissait de mort les accapareurs et les affameurs, allait reprendre du service. Finalement, pas plus que de beurre en branche. Mais je serai acheteur, je me méfierai. De sombres rumeurs circulent maintenant sur le chocolat. Les cacaoyers n’en pourraient plus, cramés par à la sécheresse qui sévit en Côte d’Ivoire et au Ghana, et contaminés par un virus que leur refile la cochenille farineuse. Imaginez la cata pour les cantines scolaires et la restauration hospitalière : plus de théobromine en plaques… Côté véhicules hybrides et électriques, ça commence aussi à transpirer. En raison d’une forte demande, les métaux nécessaires à la fabrication des batteries (lithium, cobalt, graphite…) se font rares. Et ça ne risque pas de s’arranger vu que la Commission européenne a bien l’intention de pousser les autorités publiques à acheter des véhicules dits propres (objectif fixé pour la France : au moins 34% d’engins à zéro g CO2/km d’ici 2030). Les directions achats pourront faire toutefois leur beurre de toutes ces histoires : qui, sinon elles, s’occuperont du sourcing pour identifier les risques, anticiper et sécuriser les chaînes d’approvisionnement ? Bon allez, inutile de spéculer, c’est la fin de cet édito. De toute façon, comme le disait un ancien locataire de Bercy désormais à l’Elysée, « je ne suis pas là pour beurrer les tartines. » A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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